Jeudi 19 novembre 20h30
Tarif Plein : 20 €
Pass : 17 €
Réduit : 15 €
Réservation à partir du 2 septembre
Adaptation et mise en scène : Frédérique Lazarini - Assistée de Lydia Nicaud - Scénographie et lumières : François Cabanat - Réalisation du film : Bernard Malaterre - Avec : Sarah Biasini, Cédric Colas, Pierre Einaudi, Maxime Lombard, Guillaume Veyre - Photo © Marion Duhamel - Images tournées : Charlotte Durand-Raucher (Bianca), Didier Lesour (Le prêtre) - Hugo Petitier (Gremio), Jules Dalmas (Hortensio) - Costumes : Dominique Bourde - Assistée de Emmanuelle Ballon
Tout public (A partir de 12 ans) / Théâtre
De l’Italie baroque de Shakespeare à la Comédie italienne des années 50
LE SPECTACLE
Profondément insoumise, résolument moderne, la Mégère apprivoisée revendique le droit à la parole et à une certaine liberté. Catarina est en rébellion contre toutes les autorités patriarcales et machistes de son temps. Shakespeare n'est pas tendre avec son héroïne. Elle devient alors la métaphore de l'actrice, et endosse le rôle de la femme docile entretenant une relation complice avec son mari.
L’adaptation débridée de Frédérique Lazarini bouscule le texte de Shakespeare. Ici, l'histoire se noue, dans des costumes mi-contemporains, mi-élisabéthains, autour d'un cinéma ambulant sur la place d'un village, dans les années 50 en Italie. Ramenée à cinq personnages, la farce est ici renouvelée avec bonheur pour emprunter l’insolence de ton de la comédie italienne au cinéma. Dans un rythme effréné, humour et jubilation sont au rendez-vous de cette pièce décapante et vivante.
NOTE D'INTENTION
A l’aube du XVIIème siècle, l’espace, le monde, deviennent lieu d’exploration et de mythes et révèlent aussi chez Shakespeare un triple attachement à la tradition, au fantasme et à la modernité. Shakespeare, en son temps, rompt de façon cruciale avec les décennies précédentes, en donnant à voir les paysages de Venise, de Vérone, ou de Padoue sur la scène londonienne. Il ne cesse de décliner cette relation d’amour qui le lie à l’Italie dans beaucoup de ses comédies ou dans le fameux drame de Roméo et Juliette.
Ici, Frédérique Lazarini propose une nouvelle vision de La Mégère apprivoisée en la mettant en relation avec la comédie italienne au cinéma des années 50-60, qui elle aussi traite de la critique sociale de façon bouffonne et avec une certaine insolence de ton. La comédie italienne au cinéma trouve ses sources dans plusieurs traditions théâtrales : la commedia dell’arte bien sûr, dont l’influence reste prépondérante quant à la typologie des personnages et le récit picaresque pour la trame générale du récit, mais aussi dans les intermèdes comiques du Music-Hall populaire, très en vogue à la fin de la guerre (référence à Totò, le célèbre et mythique comique napolitain).
Il semble dès lors intéressant pour cette nouvelle approche de La Mégère apprivoisée, de prendre les choses à l’envers et de s’inspirer d’un matériau cinématographique, en l’occurrence ici de la comédie italienne, pour traiter et illustrer la célèbre comédie de Shakespeare au théâtre. Dans la comédie cinématographique italienne des années 50-60, des aspirations sociales se font jour et, surtout, des revendications féministes pointent à l’horizon.
L’art cinématographique, grâce à des metteurs en scène comme Vittorio De Sica, Mario Monicelli, Luigi Comencini, Dino Risi ou Federico Fellini, porte enfin la voix à des personnages de femmes qui affirment leur besoin de liberté et d’indépendance dans un monde qui ne le permet pas encore, tout comme Catarina dans la pièce de Shakespeare.